
Qui ne connaît pas cet adage ? Nous vivons dans l’ombre, dans l’ombre de nous-même. Nous avons peur de nous montrer, de peur de ne pas être reconnus. Nous ne montrons que les parties de nous, qui nous arrangent et nous conviennent, rejetant les autres avec férocité. Nous avons peur de nous même et en conséquence, nous avons peur les uns des autres. Peur d’être rejeté, peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas être aimés, de ne pas être entendus, peur de ne pas être compris, d’être mal perçus.
Alors nous nous taisons, alimentant ce cercle. En n’osant pas nous révéler nous-même dans notre vulnérabilité, dans notre besoin de l’autre, nous refusons à l’autre la possibilité de nous reconnaître. Toutes ces phrases comme « Je me suis faite toute seule. Je n’ai besoin de personne. Mieux vaut être seul que mal accompagné. On ne peut compter que sur soi ». Ce n’est pas qu’elles soient fausses, mais elles sont incomplètes.
Pour me définir ainsi j’ai de toute façon besoin de l’autre, de mon “opposé”. Comment pourrais-je me définir sans point de comparaison ? La vie n’est qu’une comparaison. Il y a moi et il y a toi. Et entre nous il y a un monde… Car c’est ainsi que naît le monde.
Alors en cette période de distanciation sociale, où l’on a si bien appris à se cacher qu’on se retrouve isolé. Je vous propose de faire tomber les masques, de nous afficher aussi brillants que misérables, aussi beaux que moches, aussi vrais que faux… de nous révéler entiers dans l’étendue de nos contradictions et aller vers l’autre tel que nous sommes, sans artifice sans fard. Humains simplement. De renouer le lien, de nous à nous-même, de nous à l’autre.
Peut-être alors n’aurons non plus besoin de masque et de distanciation pour continuer à nous cacher de qui nous sommes.